Jo Eglen une vraie mère poule

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Cela fera pleurer dans les chaumières, même si ces dernières se font rares. Une Anglaise fait faire des «pulls» pour ses poules (ça rime, en plus) afin qu’elles n’aient pas froid. Comme ça, au moins, les volatiles se sentent confortables dans un pays où le chauffage n’a longtemps guère brillé par son efficacité.
 

Je ne sais pas si vous vous souvenez des fourneaux à gaz dans lesquels il fallait engranger des pièces de six pennies. Moi oui! Or donc, Jo Eglen, 29 ans, dirige un «centre de secours aux poules». Pas un centre pour «poules battues», non. Son lieu, plus œcuménique, s’adresse aux pondeuses qui souffriraient en batterie. Autant dire à toutes. Vous en connaissez encore beaucoup, vous, des poules qui picorent encore le grain que leur distribue une main amicale, comme dans les tableaux de Millet, l’immortel auteur de «L’Angélus»?

Une fois arrachées aux griffes des producteurs industriels et conduites à l’asile, les bêtes restent ce qu’elles sont. Perdues et dépenaillées. «Le 60 pourcent d’entre elles perd leurs plumes en raison du stress et de la chaleur.» Autant dire que ces dames sont chauves, ou peu s’en faut. Que faire? Jo a vite trouvé la solution. «Vêtir ceux qui sont nus» fait après tout partie des sept actes de miséricorde de la charité chrétienne.

Il faut les habiller! Comment faire? Jo a pensé au chandail. C’est chaud, extensible et même seyant, le tricot. Comme elle n’est pas seule pour s’occuper de ses poules (elle en a déjà sauvé 5750!), la Britannique s’est donc adressée aux volontaires de sa «communauté».

Achetez-moi donc de la laine et sortez les aiguilles! Une maille à l’endroit. Une maille à l’envers. Ces dames (même s’il existe des messieurs qui tricotent) ont donc confectionné des centaines de pulls. Pour varier les plaisirs (ceux des habilleuses comme ceux des destinataires), il y en a bien sûr de toutes les couleurs. «Nous avons même travaillé le thème de Noël, celui du nœud et bien sûr les rayures», explique fièrement l’amie des animaux.

Tout cela est attendrissant. C’est la petite note rose dans un monde de brutes. Le rayon d’espoir comme les aiment les tabloïds, qui mélangent habilement le cradingue et le bien-pensant. Jo devient ainsi «proche des gens».

Elle s’accorde, en professionnelle, à leur sensibilité, qui reste hélas elle très épisodique. Car enfin, il ne faut pas rêver. Les mêmes gens qui versent une larme sur l’action de Jo vont-ils pour autant renoncer au poulet congelé? Et ne seront-ce pas eux qui, larguant leurs beaux principes, vont acheter des œufs produits en batterie, sous le sordide prétexte qu’il coûte un ou deux pennies de moins? Que voulez-vous, ma pauvre madame, même pour les œufs, ce n’est pas Pâques tous les jours…
 

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